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Alchimie et mystique

Héritiers d'un savoir millénaire, les alchimistes médiévaux sont entrés dans la légende comme de vieux magiciens barbus faiseurs d'or. Fabriquer de l'or artificiel, cette idée a toujours fasciné les hommes, enflammé leur imagination, éveillé leur cupidité.

Le Moyen Âge fut la grande époque des alchimistes. Penchés sur leurs cornues et leurs creusets à la recherche de l'élixir de longue vie et de la transmutation des métaux vils en or, ils ont fait rêver des princes et des rois. Hélas ! il semble bien que l'exercice n'ait jamais été profitable à aucun d'eux.

À la fois teinturiers, forgerons et philosophes, ils firent néanmoins, au cours de leurs manipulations, d'importantes découvertes, tourmentant suffisamment la matière pour en extraire des informations que les chimistes utiliseront à la période moderne. Ainsi, le médecin et alchimiste Arnaud de Villeneuve (1240-1313), qui aurait opéré une transmutation en 1286 à Rome, découvrit par distillation les propriétés de la térébenthine. Plus tard, au début du XIVe siècle, Raymond Lulle découvrit l'acide nitrique ainsi que l'acétone, et Basile Valentin, les acides chlorhydriques.

Dans l'ouvrage illustré Splendor Solis attribué à Salomon Trismosin, le précepteur supposé de Paracelse, sont décrites les différentes manipulations pour obtenir la Pierre Philosophale : Calcination, Putréfaction et Résurrection. Michael Maïer expose, dans la préface de l'Atalanta Fugiens, qu'il a voulu s'adresser à la fois aux yeux par les gravures, à l'ouïe par les fugues à trois voix qui les accompagnent, à l'esprit par les poèmes qui leur servent de légendes et les discours qui les commentent. Les vingt-deux Arcanes ou Clefs du Tarot constituent dans leur ensemble un traité de haute philosophie en images. Le symbolisme constructif des Francs-Maçons y cotoie celui des Alchimistes qui traduisent l'ésotérisme initiatique en images tirées de l'ancienne métallurgie.

Afin de préserver leurs découvertes et d'éviter d'inutiles persécutions de la part de l'Église catholique, les grands initiés, au fil des siècles, ont transmis leurs secrets dans une langue codée, les sculptant parfois dans la pierre de certains châteaux (Dampierre-sur-Boutonne, Terre-Neuve). Un livre d'images, le Mutus Liber, raconte avec éloquence l'histoire de la transformation alchimique, mais une histoire sans paroles, en un cycle de quinze grandes planches.

On reconnaît souvent, dans ces chefs-d'œuvre de pierre ou de papier, des emprunts à l'Ancien et au Nouveau Testament et à la mythologie grecque ou romaine (Cénevières), l'ensemble illustrant les différentes phases des opérations alchimiques en laboratoire et le cheminement spirituel de l'Adepte.

Ainsi, le Plessis-Bourré, château angevin propriété de Jean Bourré (1424-1506), grand argentier de France auprès du roi Louis XI, abrita un alchimiste qui dessina un message énigmatique sous forme de fresque sur le plafond de la Salle des gardes...

 

Voir les images de l'Atalanta fugiens

Voir les images du Mutus Liber

Voir les images du Splendor Solis

Voir les images des Tarots du Moyen Âge

Voir les images de Cénevières

Voir les images de Dampierre-sur-Boutonne

Voir les images du Plessis-Bourré

Voir les images de Terre-Neuve


11_img228_planche11 Le Bateleur

 


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