Revenons en France. Un
Code antique de la Chevalerie fut adopté sous l'influence de l'Église dès le Xe siècle à une époque où la barbarie était proche et où il convenait précisément de la combattre, mais avec des
"armes de chrétien", de
"civilisé",
"des armes pures", dirions-nous. Il s'agissait d'offrir ainsi une nouvelle armure spirituelle pour le Chevalier. C'est ainsi que le simple adoubement va se transformer en un véritable rituel initiatique. Ce sera tout d'abord une sorte de baptême, de purification par immersion du nouveau Chevalier qui sera ensuite revêtu de la même robe blanche que le catéchumène. Puis on institue la veillée d'armes, sorte de retraite, de
"retrait" du monde, d'inspiration purement religieuse que l'on retrouve, dans la Franc-maçonnerie, sous la forme du passage de l'impétrant dans le
Cabinet de Réflexion. Dans les deux cas, il y a claustration, retour sur soi-même avec méditation sur sa vie passée. Ici, l'impétrant rompt avec sa vie profane puisqu'il rédige son
"testament philosophique" et s'apprête à renaître
"homme nouveau". Là, le futur Chevalier apprend à retrouver en soi sa pureté, son âme primitive par un processus de décantation spirituelle, de décantation alchimique. Dans les deux cas, il s'agit d'apprivoiser sa propre mort, réelle ou initiatique, réelle
et initiatique.