La pensée philosophique et religieuse du Catharisme repose sur une idée simple. Deux principes s'affrontent : le Bien et le Mal. Il n'y a qu'un seul Dieu, le Dieu du Bien, créateur du royaume éternel de l'Esprit d'où proviennent les étincelles de vie que sont les âmes. Le Mal, n'est qu'un principe mauvais qui, lui, a créé le monde visible et la matière qui est impure, tout en cherchant à anéantir le Royaume du Bien. Pour cela, il enferme une parcelle divine de lumière (l'âme) dans une enveloppe matérielle (le corps) et il invente le temps (la durée), principe essentiel de corruption et de destruction.
De là découle une question fondamentale : pourquoi et comment un Dieu infiniment bon et miséricordieux a-t-il pu créer le Mal puisque lui-même n'est que bonté infaillible ? En un mot : le Mal appartient-il à la création divine ? Les Cathares proposent une réponse à cette interrogation tragique. Conscients du Mal comme tout un chacun, ils l'expliquent par un principe coéternel opposé au Dieu bon, au Dieu de Lumière. Ce Démiurge, ce dieu inférieur qui a créé le monde matériel mauvais, les Cathares le nomment Sathanas, Lucifer ou le Prince des Ténèbres qu'ils identifient à Yahvé, le Dieu de l'Ancien Testament. On a donc affaire à cette conception dualiste que comporte toute pensée gnostique.