L'homme est donc à la croisée de ces deux principes fondamentaux. Son âme appartient au Royaume du Bien, son corps au monde corrompu d'ici-bas. Devenu conscient de la parcelle divine prisonnière qui l'habite, l'homme va s'efforcer, par une vie d'ascèse, de libérer son âme afin qu'elle puisse être rendue à son état supposé de pureté initiale et contribuer, par là même, à la victoire finale du Dieu de Lumière. En d'autres termes, le salut, pour les Cathares, consiste à se libérer du monde du Mal, assimilé à l'Enfer, pour accéder au Royaume du Bien en s'élevant vers la vraie divinité par un effort incessant. Cette nostalgie des origines, un des grands dénominateurs communs de toutes les religions, et le fait que l'âme retrouve Dieu à l'intérieur d'elle-même, permettent donc à l'homme d'atteindre à une Unité Primordiale, à cet Un dont parle Plotin, qui le rend capable de dominer le Tout en le ré-unifiant. Il s'agit de restaurer l'unité perdue. Une démarche que ne renierait pas le Chevalier du Soleil de la Franc-maçonnerie. C'est le summum de l'accomplissement de l'initiation arrivée à son terme par la réintégration du Paradis, ce qui correspond à l'état indifférencié de l'Unité qui est une identification avec le Principe.